Le solaire pas le mieux adapté au contexte canadien

En entrevue sur Radio-Canada Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve sur l'augmentation des panneaux solaires au Canada, Normand Mousseau a fait le point sur la place du solaire dans le mix énergétique du pays. En particulier, il rappelle que si la décarbonation de notre système énergétique passe clairement par le fait de se chauffer à l'électricité, cela implique que "la demande est importante l'hiver, quand les journées sont plus courtes" et que "la grosse pointe de demande est la nuit". Par conséquent, à la différence de l'éolien, "les panneaux solaires ne sont pas particulièrement bien adaptés au climat canadien, tant qu'on n'aura pas de stockage."

Il est trop tard pour que le Canada devienne un meneur en matière de fabrication de panneaux solaires — ce bateau-là a mis les voiles, car "on a pris beaucoup de temps à avancer, [on] reste très attachés au pétrole, ce qui fait qu'on ne déploie pas le marché pour les besoins de demain". Le pays pourrait cependant se positionner de manière avantageuse en investissant dans le captage et la séquestration du CO2, dans l'électricité et son transport, ou encore, justement, dans le stockage à grande échelle: en effet, "on aura besoin de stocker l'énergie sur plusieurs mois au Canada, pour être capables de faire face à la demande hivernale".

Bien sûr, pour "faire des avancées importantes et s'installer comme un meneur" dans ces domaines, il "faut le vouloir, (...) décider qu'on va dans cette direction-là et créer des marchés, c'est-à-dire utiliser cette technoolgie-là à l'interne." Citant en (contre-)exemple l'industrie automobile ontarienne, dépassée par l'importance croissante de la voiture électrique, Normand Mousseau met en garde contre le fait de "s'attacher trop longtemps à une technologie ou à des usages dépassés: quand on s'aperçoit qu'il est trop tard pour changer, ça peut être extrêmement difficile de rattraper le temps perdu." À bon entendeur...