La boursière Trottier et étudiante à la maîtrise recherche en génie énergétique de Polytechnique Montréal, Annie Pike, a remporté les grands honneurs lors de la quatrième édition du concours étudiant « 3 minutes pour changer le monde » de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER). Tenu en ligne le 24 février 2021, ce concours de vulgarisation scientifique sur la transition énergétique mettait en compétition 12 finalistes issus des quatre coins de la province, tous étudiants ou étudiantes aux cycles supérieurs.
Parmi toutes les solutions présentées pour contribuer à un avenir énergétique durable, celle d’Annie Pike a retenu favorablement l’attention du jury. La lauréate s’est brillamment illustrée grâce à sa présentation concise et efficace de son projet de recherche, mené sous la direction du professeur Michaël Kummert. Sa victoire est assortie d’une bourse de 1 500 $ remise par Transition énergétique Québec (TEQ).
Réduire la dépendance aux combustibles fossiles des régions éloignées
Le projet en question , financé grâce à une bourse de l’Institut de l’énergie Trottier, consiste à évaluer le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serres (GES) des communautés isolées du Québec. Plus précisément, l’objectif est de réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés dans ces communautés, en intégrant les énergies renouvelables et le stockage.
C’est que, si la majorité des québécois peuvent compter sur l’hydroélectricité comme source d’énergie, l’alimentation de la majorité des réseaux autonomes du Québec repose sur les combustibles fossiles, représentant plus de la moitié des émissions des émissions de GES opérationnelles d’Hydro-Québec. Ces réseaux autonomes, qui desservent des régions éloignées dont les 14 communautés du Nunavik, sont essentiels pour combler les besoins en électricité. D’un autre côté, le chauffage des bâtiments et la production d’eau chaude sont assurés par systèmes alimentés au mazout de chauffage. Or, la décarbonisation de la production d’électricité et de chaleur constitue un jalon important dans la lutte québécoise aux changements climatiques et la préservation de l’environnement.
Le travail d’Annie Pike vise à caractériser les avantages de prioriser les réseaux de chaleur ainsi que la production d’électricité renouvelable. Un réseau de chaleur est un système dans lequel l’énergie thermique est engendrée localement, et distribuée aux bâtiments individuels par des tuyaux souterrains. Ces systèmes permettent d’agréger et d’optimiser la charge de chauffage d’une communauté, ce qui entraîne des économies d’énergie et une réduction des pointes de demande de puissance. Ils permettent par ailleurs de remplacer plus facilement et plus économiquement les combustibles fossiles par des sources renouvelables comme la biomasse ou le solaire. En outre, la mise en œuvre d’un réseau de chaleur permet d’utiliser plus facilement des surplus intermittents d’électricité, notamment d’origine éolienne, en les stockant sous forme de chaleur.
« En utilisant des ressources locales et des systèmes centralisés, les communautés isolées deviendront moins vulnérables face aux événements extrêmes et bénéficieront d’économies d’échelle pour les changements d’infrastructures énergétiques futurs. Ceci permettra d’établir une voie vers des réseaux autonomes plus écoénergétiques qui répondent mieux aux demandes croissantes en énergie et en puissance. » a précisé la lauréate.
Toutes nos félicitations !
Pour visionner la finale du concours, cliquez ici.