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LE CLIMAT, L’ÉTAT ET NOUS : 24 EXPERTS VEULENT REPENSER L’ACTION PUBLIQUE EN ENVIRONNEMENT

Le comité de pilotage, accompagné du scientifique en chef du Québec // Luc Bernier, Université d’Ottawa ; Marie-Christine Therrien, ENAP ; Pascale Biron, Université Concordia ; Normand Mousseau, Institut de l’énergie Trottier, Polytechnique Montréal ; Julie Caron-Malenfant, Institut du Nouveau Monde ; Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec ; Stéphane Paquin, ENAP Absent sur la photo : Roger Lanoue, expert en management stratégique, en énergie et en accessibilité d’eau potable

Un groupe d’experts universitaires, soutenus par l’Institut de l’énergie Trottier, le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, et l’Institut du Nouveau Monde, ont annoncé, le 6 février 2018, le lancement du projet Le climat, l’État et nous, une initiative visant à lancer une réflexion sur une révision nécessaire du modèle de gouvernance environnementale au Québec, à quelques mois des élections provinciales. Cette démarche est non partisane, indépendante et repose sur la connaissance scientifique la plus à jour.

La proposition – qui s’accompagne d’une délibération en ligne – est le fruit du travail d’un regroupement de chercheurs universitaires souhaitant que le Québec comprenne la nécessité de se doter d’un modèle de gouvernance qui lui permette d’atteindre ses objectifs en matière de développement durable et de lutte aux changements climatiques et montrer que ce modèle est réalisable dans le système politique actuel.

« Malgré un large consensus sur l’importance de poursuivre un développement durable ainsi que des efforts considérables de la part du gouvernement, le Québec est incapable de rencontrer ses objectifs. Cet échec est coûteux et fait reculer le Québec en matière de compétitivité et de qualité de vie. Or, cette situation n’est pas irréversible : d’autres pays ont mis en place des structures capables de les faire progresser de manière beaucoup plus efficace en matière de développement durable et de changements climatiques. », dit Normand Mousseau, qui pilote le projet. À la lumière des transformations observées dans la structure de gouvernance environnementale tant au Québec qu’à travers le monde, il apparaît nécessaire, selon les 24 experts qui ont participé à l’élaboration de la proposition, d’intégrer les efforts des dernières années dans un modèle général et cohérent qui facilite l’atteinte des objectifs environnementaux de manière globale tout en respectant la culture du Québec et en promouvant son leadership.

« Les problématiques environnementales telles que la gestion de l’eau requièrent une gestion transversale et interdisciplinaire. Toutefois, l’approche en silo domine au Québec, avec de nombreux ministères ou municipalités impliqués à différents degrés, mais une absence d’intégration pour répondre à des objectifs plus globaux, par exemple en ce qui a trait à la gestion des inondations. Dans un contexte de changements climatiques, il existe plusieurs exemples dont le Québec pourrait s’inspirer pour mieux faire face aux risques, notamment en Europe. », souligne Pascale Biron, membre du groupe et directrice du Département de géographie, urbanisme et environnement à l’Université Concordia.

La proposition présente donc un modèle québécois de gouvernance environnementale intégrée et adaptée aux défis actuels, qui s’appuie sur les initiatives historiques du Québec dans le domaine, les expériences à l’étranger ainsi que les meilleures pratiques identifiées par les experts.

La participation du public

Cette proposition se veut le point de départ d’une conversation collective sur l’avenir de la gouvernance environnementale au Québec. L’Institut de l’énergie Trottier, initiateur du projet s’est ainsi adjoint l’Institut du Nouveau Monde (INM) afin de mener une démarche de participation citoyenne visant à recueillir les idées et les opinions de la population sur cet enjeu vital pour l’avenir du Québec.

« C’est sans hésiter que l’Institut du Nouveau Monde a accepté de collaborer à ce projet. Nous sommes convaincus qu’il est essentiel que les citoyens soient invités à exprimer leurs attentes à l’endroit de l’État. C’est vrai dans tous les domaines, mais cela est encore plus flagrant lorsqu’il s’agit de développement durable. La participation et l’engagement des citoyens sont d’ailleurs l’un des principes de la Loi sur le développement durable. Nous ne voulons pas nous priver de l’intelligence collective qui émane des citoyens dans une réflexion d’une si grande ampleur. », déclare Julie Caron-Malenfant, directrice générale de l’INM.

Les contributions citoyennes seront accueillies dès aujourd’hui et jusqu’au 18 mars à partir de la plateforme suivante : climat-etat-nous.org.

Les résultats de cet appel à contributions seront dévoilés au terme de l’exercice. Ils serviront à alimenter une journée de réflexion et de débats sur les principes devant guider une réforme de la gouvernance environnementale dans un grand forum national à l’Université de Montréal, le 12 avril 2018.

Un groupe d’experts interdisciplinaire et diversifié

Un groupe d’experts a été constitué sur la base des critères suivants : discipline et intérêt, interdisciplinarité, parité hommes-femmes, diversité culturelle et représentativité régionale. Il est composé de :

  • Yvan Allaire, président exécutif du conseil, Institut pour la gouvernance d’organisations privées et publiques
  • Luc Bernier, titulaire de la Chaire Jarislowsky sur la gestion dans le secteur public, Université d’Ottawa
  • Pascale Biron, professeure et directrice du Département de géographie, urbanisme et environnement, Université Concordia
  • Julie Caron-Malenfant, directrice générale de l’Institut du Nouveau Monde
  • Catherine Choquette, directrice du groupe de recherche SAGE et professeure de droit, Université de Sherbrooke
  • Jérôme Dupras, chercheur à l’Institut des sciences de la forêt tempérée, UQO
  • Kathryn Furlong, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en gouvernance urbaine, de l’eau et des services publics, Université de Montréal
  • Corinne Gendron, titulaire de la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable, UQAM
  • Luc Godbout, titulaire de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques, Université de Sherbrooke
  • Maya Jegen, vice-doyenne à la recherche à la Faculté de science politique et de droit, UQAM
  • Marcelin Joanis, vice-président du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations, Polytechnique Montréal
  • Roger Lanoue, expert en management stratégique, en énergie et en accessibilité d’eau potable
  • Pierre Magnan, titulaire de la Chaire de recherches du Canada en écologie des eaux douces, UQTR
  • James Meadowcroft, professeur à School of Public Policy and Administration et Department of Political Science, University of Carleton
  • Normand Mousseau, directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier, Polytechnique Montréal et Département de physique, Université de Montréal
  • Martin Papillon, directeur du Centre de recherche sur les politiques et le développement social, Université de Montréal
  • Stéphane Paquin, directeur du Groupe d’études et de recherche sur l’International et le Québec, ENAP
  • Catherine Potvin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en mitigation des changements climatiques et forêts tropicales, Université McGill
  • Marc-Urbain Proulx, professeur au Département des sciences économiques et administratives, Université du Québec à Chicoutimi
  • Marie-Christine Therrien, professeure au Centre de recherche sur la gouvernance, ENAP
  • Hélène Trudeau, vice-doyenne à la Faculté de Droit, Université de Montréal
  • Claude Villeneuve, titulaire de la Chaire en éco-conseil, Université du Québec à Chicoutimi
  • Jean-Philippe Waaub, vice-doyen à la recherche à la Faculté de sciences humaines, UQAM
  • Johanne Whitmore, chercheuse principale, Chaire de gestion du secteur de l’énergie, HEC Montréal

06/02/2018