Lancé en septembre 2017, le projet « Le climat, l’État et nous » a créé de multiples occasions pour repenser collectivement l’action publique en environnement. Ce projet, qui visait à marier réflexion scientifique, dialogue citoyen et action politique, est un pari en partie réussi, estime Normand Mousseau, membre du comité de pilotage de la démarche. Né grâce à la mise en commun des idées de 24 experts universitaires, il avait, dès le début, l’objectif de s’inscrire dans la mouvance d’une forte mobilisation citoyenne.
Il est encore trop tôt, toutefois, pour crier « mission accomplie » : la classe politique doit maintenant prendre acte de ce puissant appel à revoir la gouvernance environnementale.
Rappelons qu’en mai dernier, l’initiative atteignait son point culminant avec la diffusion d’une Déclaration commune invitant les partis politiques du Québec à repenser l’ensemble des institutions et des actions gouvernementales dès la prochaine législature, afin que les défis environnementaux et les engagements en matière de climat soient pris en compte et partie intégrante de la stratégie de transition économique et sociale du Québec.
Depuis sa publication, la Déclaration a récolté l’appui de centaines de résidents du Québec, ainsi que d’experts, d’associations citoyennes et professionnelles, de groupes d’affaires, de centrales syndicales et d’organisations écologiques. Touchant une corde sensible, le message qui y est contenu a beaucoup circulé, et ce, tant dans l’espace médiatique que public. Si bien que les signataires l’ayant endossé représentent plus d’un million de Québécois, dont plus de 660 l’ayant fait à titre individuel.
Force est donc de constater qu’il existe au Québec un appétit pour plus de rigueur, plus de vison, plus de dialogue, plus de cohérence et plus de transparence chez les décideurs.
En ce jour d’élections québécoises, il importe de rappeler que les voix populaires et scientifiques du Québec sont fortes et qu’elles s’unissent pour demander une gouvernance environnementale capable d’atteindre ses objectifs. L’écoute du prochain gouvernement sera déterminante.
Étapes de la démarche « Le climat, l’État et nous »
Automne 2017
Après une série de rencontres, 24 experts universitaires de divers domaines tels que l’eau, l’énergie, l’économie et les sciences sociales dressent le bilan du Québec « état des lieux » et proposent un « modèle alternatif de gouvernance environnementale» (réforme de l’appareil d’État). Cette proposition se veut le point de départ d’une grande conversation publique sur l’avenir de l’action publique en environnement au Québec.
Février 2018
La population est invitée à commenter la proposition des experts et à proposer leurs propres idées sur une plateforme web. Plus de 800 personnes participent au débat public.
Mars 2018
Les contributions citoyennes sont compilées et analysées, en vue de bonifier la proposition des experts. Un rapport synthèse des résultats est publié.
Avril 2018
Le Forum national « Le climat, l’État et nous » rassemble quelque 60 participants issus du monde des affaires, du monde syndical, des municipalités, du gouvernement et de la société civile. Les participants co-rédigent une Déclaration de principes, à la lumière des constats mis sur la table par le groupe d’experts ainsi que des idées et des préoccupations formulées par les citoyens ayant participé à la démarche en ligne.
Mai 2018
La Déclaration commune est publiée et la population est invitée à l’endosser en ligne. En prévision des élections d’octobre 2018, les signataires réclament la mise en place d’un modèle de gouvernance environnementale inspirant, rassembleur et efficace.
Septembre 2018
Le débat politique « Le climat, l’État et nous » est tenu devant plus de 350 personnes. Réunissant le péquiste Sylvain Gaudreault, le caquiste Richard Campeau et la solidaire Ruba Ghazal, la rencontre permet d’entendre les idées des trois partis représentés, relativement aux structures de décision et d’action à mettre en place pour lutter efficacement contre les changements climatiques.
Pour consulter la déclaration et la liste des signataires, signer à votre tour ou solliciter une rencontre : climat-etat-nous.org