L’île virtuelle – modèle énergétique urbain de l’île de Montréal

Description

Alors que la moitié de la population mondiale vit dans les grands centres urbains, ce sont plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui y sont générées. Conscientes de leur impact, les principales grandes villes se sont regroupées au sein de l’organisation « C40 » pour unir leurs efforts dans la lutte aux changements climatiques.

Montréal veut jouer un rôle de leader dans ce groupe, et la mairesse Valérie Plante a annoncé au sommet des Nations Unies pour le climat une cible de réduction de 55 % des émissions de GES en 2030 (par rapport à 1990). Les bâtiments des secteurs résidentiel, commercial et institutionnel représentent 28 % des émissions de GES de l’agglomération montréalaise, et ce chiffre passe à 48 % si on inclut les bâtiments du secteur industriel. À côté de l’électrification des transports, la décarbonisation de l’environnement bâti représente donc une des pistes principales pour atteindre les objectifs que la ville s’est fixés. Cependant, il est impossible d’évaluer la faisabilité et l’impact de différentes mesures pour atteindre cette cible sans un modèle détaillé qui permet de quantifier les besoins dynamiques des bâtiments dans un contexte qui évolue rapidement.
Les approches actuelles de modélisation des stocks de bâtiments sont essentiellement basées sur des statistiques nationales ou provinciales; elles ignorent les aspects dynamiques et géospatiaux des profils de consommation. À l’échelle de la collectivité montréalaise, on ne sait pas à l’heure actuelle où sont les bâtiments chauffés au gaz ou au mazout, quel serait l’impact sur le réseau s’ils passaient au chauffage électrique, ou encore quels bâtiments pourraient facilement être alimentés en chaleur par des rejets d’une industrie locale ou d’un centre de données. Le projet proposé vise à combler cette lacune en développant un modèle dynamique géoréférencé de tous les bâtiments de l’île de Montréal.

L’outil développé fournira aux décideurs politiques et aux différentes parties prenantes une base de modélisation solide sur laquelle fonder des scénarios de décarbonisation de l’environnement bâti à l’échelle de l’île de Montréal.

Équipe de recherche

Michaël Kummert, Département de génie mécanique, Polytechnique Montréal (chercheur principal)
Christoph Reinhart, Department of Architecture, Massachusetts Institute of Technology
Timur Dogan, Department of Architecture, Cornell University