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DÉCLARATION « LE CLIMAT, L’ÉTAT ET NOUS »

Le forum « Le climat, l’État et nous » avait lieu le 12 avril 2018, à l’Université de Montréal

Avant qu’il ne soit trop tard, scientifiques, citoyens et groupes d’intérêt revendiquent une transformation de l’État québécois

Un important cortège d’associations citoyennes et professionnelles, de groupes d’affaires, de centrales syndicales, d’organisations écologistes, d’universitaires et de scientifiques ont lancé, le 16 mai 2018, un appel à tous les partis politiques du Québec, en prévision des élections d’octobre 2018. Dans le cadre de l’initiative « Le climat, l’État et nous », portée par l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal, ils publient une déclaration commune, reconnaissant le consensus québécois sur la nécessité d’agir sur les questions environnementales et réclamant la mise en place d’un modèle de gouvernance efficace en la matière.

Les signataires appuyant la déclaration représentent plus d’un million de Québécois. Parmi eux, figurent notamment la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’Ordre des urbanistes du Québec (OUQ), l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME), la Fondation David Suzuki, Greenpeace, les conseils régionaux de l’environnement de Montréal et de Laval, l’ACFAS ainsi que de nombreux chercheurs et professeurs du réseau universitaire du Québec.

Pour un Québec qui se développe, durablement
L’appel au changement contenu dans cette déclaration est motivé par les échecs répétés du gouvernement à atteindre ses objectifs environnementaux.

« Les résultats montrant l’insuffisance des réductions d’émissions de gaz à effet de serre, publiés il y a quelques semaines, nous rappellent encore une fois que, malgré la bonne volonté, les milliards dépensés et les efforts considérables faits à tous les niveaux, le Québec n’arrive pas à avancer. Nous n’avons pas les moyens, comme société, de continuer ainsi. Or, l’échec n’est pas une fatalité : d’autres pays réussissent à coupler environnement et développement économique et social. On doit s’en inspirer. » explique Normand Mousseau, professeur de physique à l’Université de Montréal, directeur académique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal et membre du comité de pilotage de la démarche.

Ce constat désolant met en relief l’urgence d’opérer une réforme qui permettrait de poursuivre un développement durable, bénéfique à tous les Québécois. Car, au final, le souhait commun des signataires de la déclaration est de voir les enjeux environnementaux et les engagements climatiques du Québec   servir de levier pour le développement économique et social de la province.

L’État doit revoir son fonctionnement
Dans le cadre de la campagne électorale, les signataires exhortent les divers partis politiques à prendre position en faveur d’une révision du modèle de gouvernance. Plus précisément, ils leur demandent de s’engager à mettre en place une gouvernance environnementale efficace, s’appuyant sur une loi sur le développement durable élargie et s’appliquant à l’ensemble de la société.

Pour ce faire, les signataires mettent de l’avant quelques principes clés, ayant fait leurs preuves ailleurs dans le monde : une vision à long terme, un dialogue avec la population, un mandat fort de coordination interministérielle, un processus d’évaluation indépendant ainsi que la prise en compte de données scientifiques et l’écoute des savoirs traditionnels.

« C’est l’un des plus grands défis de notre siècle. Nous espérons que les partis politiques soient à l’écoute, car le message est porté tant par la voix scientifique que la voix populaire. » ajoute le professeur Mousseau.

Un projet mariant réflexion scientifique, dialogue citoyen et action politique
La déclaration publiée aujourd’hui vient sceller les grands principes derrière le projet « Le climat, l’État et nous », initié à l’automne dernier par 24 experts québécois. Inquiets de voir le Québec rater ses cibles environnementales, ces spécialistes de divers domaines – tels que l’eau, l’énergie, l’économie et les sciences sociales – ont d’abord dressé le bilan du Québec et ensuite esquissé une nouvelle structure de gouvernance. En février, le modèle alternatif qu’ils ont imaginé pour aborder plus efficacement les défis du développement durable est soumis au débat public, par le biais d’une plateforme en ligne. Plus de 700 personnes y ont donné leur avis, révélant au passage un consensus clair : les critères pris en compte dans les politiques environnementales québécoises doivent être revus.

Le 12 avril dernier, une soixantaine d’invités du monde des affaires, du monde syndical, des municipalités, du gouvernement et de la société civile ont participé à un forum national, à l’Université de Montréal. Tenue sous l’œil attentif de représentants de la plupart des partis politiques québécois, cette rencontre plaçait la nature du problème et la nature des solutions au cœur des discussions. Devant les constats mis sur la table par le groupe d’experts ainsi que les idées et les préoccupations formulées par les citoyens ayant participé à la démarche en ligne, les participants ont établi les conditions de succès qui se retrouvent dans le texte de la déclaration.

La population invitée à signer virtuellement la déclaration
D’ici aux élections provinciales, tous sont invités à manifester leur appui à la démarche.

Pour consulter la déclaration et la liste des signataires, signer à votre tour ou solliciter une rencontre : cliquez ici.

 

16/05/2018